A l’orée des années 60, du temps du Général De GAULLE et du préfet DELOUVRIER, une réforme structurelle allait conduire à la création de 8 départements au lieu des 3 déjà existants (la Seine, la Seine et Oise et la Seine et Marne) dans la région de l’Ile de France. C’est ainsi que Paris intra-muros à lui seul est devenu ville et département. C’est encore la guerre froide, la France sort douloureusement des guerres coloniales et la FSGT prend son autonomie vis-à-vis des syndicats et des partis politiques.
Fort de 80000 adhérents, le comité d’Ile de France de la FSGT animait et impulsait les différents clubs de toute la région dont Paris. Son siège, situé au 9 rue La Bruyère dans le 9ème arrondissement, était une véritable ruche où se croisaient chaque jour des dizaines de bénévoles. Entre les réunions de commissions sportives de foot, de basket, de rugby, d’athlétisme, de cyclisme ou d’activités de plein air, l’accueil des nouveaux adhérents et le fonctionnement du secrétariat, il fallait nécessairement restructurer le Comité Régional, devenu trop important. Pour « faire de la place » les arbitres de foot se réunissaient même à la cave ! Toutefois, les militants voulaient que la structure conserve toute sa vitalité. Dans le même temps, les administrations publiques s’orientaient vers la départementalisation.
Progressivement, l’idée de créer des comités départementaux faisait son chemin.
En Ile de France, un bon nombre de clubs FSGT existaient essentiellement dans les municipalités communistes. Les nouveaux départements de Seine Saint Denis, du Val de Marne et des Hauts de Seine, avec 20000 à 25 000 licenciés chacun, ne devraient pas avoir de problème de fonctionnement. Paris comptait alors 3 millions d’habitants ! Environ 10000 membres, principalement issus de grands clubs d’entreprises comme l’USEG, l’USMT, l’APSAP ou encore la SNECMA, étaient des parisiens. Ce « comité de Paris » (le nom n’était pas encore officiel) devenait le plus important dans le domaine du sport en entreprise et pour l’activité football.
Jusqu’en 1977, Paris n’avait pas de Maire. La capitale était gérée par un Conseil de Paris, sans réel moyen. Il fallait gérer un déficit considérable de stades, de gymnases ou de piscines et les subventions acquises étaient ridicules. Beaucoup de parisiens allaient en banlieue pratiquer leur activité physique. C’était une solution de facilité de gestion sportive pour la municipalité parisienne mais une injustice qui se répercutait sur les habitants des villes concernées. La question fut alors posée : « Et si la création du Comité de Paris était une opportunité à saisir pour développer la pratique sportive des parisiens ? »
C’est au congrès de la Ligue Ile de France d’Ivry sur Seine que les clubs de PARIS se réunirent pour élire un comité directeur et un bureau avec comme Président Michel ZILBERMAN (CPS 10-YASC), comme secrétaire Jean CAUQUIL (CSPTT) et comme trésorier Roger LEQUEUX (ESC XV). Nous sommes en décembre 1966 et le comité de PARIS de la FSGT voit le jour. Ce nouveau comité s’installe au 50, rue Condorcet dans des locaux plutôt exigus donnant sur une cour sombre et pavée. Il n’y avait pratiquement pas de moyens matériels et bien sûr aucun permanent. Pourtant cet endroit va devenir un lieu de vie, de travail, d’échanges et de confrontations. Un militant de la première heure, Roger LEQUEUX, déjà retraité à cette époque, consacrait beaucoup de son temps à régler les problèmes d’intendance et d’organisation des activités aidé par Henri SEGAL (CPS 10), à l’époque principal responsable permanent de l’Ile de France. Plus tard, Jean MAURIZE (CSPTT) allait non seulement prendre une place importante dans l’animation de la vie du comité de Paris mais aussi tenir un rôle décisif dans le nouveau Comité Régional Olympique et Sportif d’Ile de France (CROSIF). Dans le même temps, une secrétaire à mi-temps fut recrutée.
De ces premières années, longue est la liste des femmes et des hommes qui ont fait l’histoire du comité tels Sam ALTABEF ou Lucien JOURDAIN. Les activités se développaient.
Le foot du samedi progressait sous l’impulsion de Raymond SAUVE, Bernard BASLEY, le couple LEPRINCE, Jean-Jacques LOUSTAU et Georges ROCHETEAU, le volley avec Addy FUCHS et Gérard SARABAYROUSE, le basket avec Papi MOUGEOT et Mme MONEGER, le rugby avec Bernard SALLES et Georges VOLLET, la natation avec Lucien JOURDAIN, Pierre GODIN et Didier PIGOT, le plein air avec les amis du Club Loisir Amitiés Nature de Paris, le tennis de table avec Marc DELECLUSE et Robert MEZIERES, le tennis avec Philippe PEZET et la famille CHAZAL. La pratique féminine du football, encore balbutiante, existait sous l’égide de Claudine ANSERGUES. Le judo prenait son essor avec Robert MARCHAL et Jean-Claude COLLIN. Toute cette période fut difficile mais la voie était tracée et le comité de Paris existait.
Durant toutes ces années, le comité de Paris a mené des luttes importantes pour la rénovation du sport français et le développement des activités physiques et sportives. Il est fier d’avoir en héritage les combats d’un mouvement pour la conquête d’un SPORT POPULAIRE POUR TOUS.
Aujourd’hui, un défi est à relever. Il intègre celui de continuer à construire une vie associative par une démarche citoyenne et démocratique, celui de mener un combat pour une véritable justice sociale et celui d’inclure toutes les notions d’éducation, d’environnement, d’épanouissement et de santé.
ESC XV, 100 ans d'histoire et de sport.pdf
Si la montagne FSGT m'était contée.pdf